Le 25 mai, ne laissons pas le FN devenir premier parti de France !

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Un tel succès du parti de Marine Le Pen dimanche prochain nuirait en effet gravement à l'intérêt national. Il affecterait considérablement l'influence et l'image de notre pays en Europe, et donc notre capacité à peser en faveur d'une réorientation du projet européen. La France traînerait comme un boulet, cinq ans durant, le fait d'être le pays où un parti populiste d'extrême droite est arrivé en tête en récoltant près d'un quart des voix. Les partisans français d'une Europe plus solidaire,  démocratique et transparente auraient alors beaucoup de mal à se faire entendre.

 

La victoire du FN légitimerait en outre des propositions irresponsables. L'euro et l'Europe d’aujourd’hui ne sont pas satisfaisants, c’est un fait. La crise des dettes souveraines a amplement souligné les défaillances de la monnaie unique et les insuffisances démocratiques de l'Union européenne ; les politiques d’austérité conduites à grande échelle et à contre-temps ont été une erreur coûteuse pour les peuples. Mais refuser l’Europe et sortir de l'euro précipiteraient la France et le continent dans une crise aux conséquences économiques et sociales encore plus graves et durables que celles de 2008.

 

Ce qui se joue aujourd’hui, ce sont à la fois notre avenir et la place de notre continent dans le monde et dans l’histoire. Si nous voulons être compétitifs dans la transition mondiale vers un modèle de croissance durable, réduire les inégalités et le chômage des jeunes, peser sur la scène internationale pour réguler la mondialisation, nous ne devons pas rejeter l’Europe, mais changer ses politiques. Cette élection nous en donne précisément l'opportunité : dimanche prochain, pour la première fois, nous allons pouvoir voter pour choisir non seulement nos députés européens, mais également le futur président de la Commission européenne. Saisissons cette chance !

 

Enfin un vote FN serait en pratique un vote stérile : comme par le passé, les élus frontistes s’illustreront par leur absentéisme et des ralliements opportunistes à des coalitions de circonstances. Les nouveaux élus municipaux du FN nous dévoilent déjà leur véritable agenda (refus de commémorer l'abolition de l'esclavage, éviction de la Ligue des droits de l'homme des locaux qui lui étaient loués...), qui reflète une profonde hostilité aux droits de l'homme et le refus de la diversité des sociétés européennes. Il en irait de même demain pour ses eurodéputés : le Parlement européen ne serait pour eux qu'une tribune et une source de financement.

 

Nous appelons donc chacun à bien mesurer l'importance capitale du scrutin de dimanche prochain, ainsi que l'impérieuse nécessité d'y participer et, ce faisant, de faire barrage à ce qui serait une lourde et coûteuse défaite collective. 

 

Premiers signataires

Maya Akkari, élue municipale à Paris

Mehdi Thomas Allal, juriste

Martin Andler, mathématicien

Tristan Aureau, juriste

Alicia Bellance, présidente de l'antenne Terra Nova Martinique

Jean-Marc Borello, Président du directoire du Groupe SOS

Mathilde Bouyé, co-coordinatrice du pôle Europe de Terra Nova

Denis Burckel, professeur associé à Paris Dauphine

Marc Cheb Sun, éditorialiste

Jacques Claudé, coordonnateur du pôle "outre-mer" de Terra Nova

Arthur Colin, co-coordinateur du pôle "Europe" de Terra Nova

Christian Chavagneux, Alternatives Economiques

François Chérèque, président du conseil d'administration de Terra Nova

Fabien Chevalier, président de "Sauvons l’Europe"

Laurent Daudet, Professeur à l'Université Paris Diderot

Laurent Davezies, économiste

Xavier Desjardins, urbaniste, géographe

Guillaume Duval, Alternatives Economiques

Carole Ferrand, présidente d'honneur de Terra Nova

Bernard Fontaine, président de Terra Nova La Réunion

Philippe Frémeaux, président de l'institut Veblen

Jean-Patrick Gille, député d'Indre et Loire

Guillaume Hannezo, banquier d'investissement

Henry Hermand, membre du bureau de Terra Nova et cofondateur du « 1 »

William Leday, membre du bureau de Terra Nova

Gilles de Margerie, cadre dirigeant

Frédéric Massé, cadre dirigeant

Agnès Michel, consultante financière

Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit

Bruno Palier, directeur de recherches à Sciences po

Thierry Pech, directeur général de Terra Nova

Thomas Piketty, économiste

Martin Richer, fondateur de Management & RSE

Christian Saad, vice-président de Terra Nova Guadeloupe

Laurence Scialom, professeure des Universités, EconomiX

Benoit Thieulin, directeur de la Netscouade

Jean-Philippe Thiellay, vice-président de Terra Nova

Xavier Timbeau, économiste

François Véron, dirigeant d'entreprise

Mobilisation créée par Terra Nova
21/5/2014

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